Un Amoureux Inquiet de l’Orthographe
L’hiver, quand il y en a, les amoureux hivernent. Heureusement cet année il y en a. Eux, les amoureux, par conséquent hivernent. Moi, humble solitaire je déduis que pendant cette merveilleuse saison il y aura des tas de filles, des femmes de tout genre non aimées. Alors, poussé par mon esprit sylvestre et guilleret. je guète, je surveille, j’attends ma chance. Je flâne dans les rues balayées par le vent du nord. Fourré dans mon gros manteau, coiffé de mon feutre gris, je ressemble à monsieur l’hiver qui s’approche, mais que personne ne veut voir. Cette invisibilité est avantageuse; je les admire à plaisir. Elles sont tellement charmantes dans leurs fourrures chaudes. Mais leur cœur; il restera glacé sans un peu d’amour. Et le temps passe, passe, passe le temps…
J’ai réussi, je suis tombé amoureux. Quelle joie! Qu’elle est belle cette saison! Qu’elle est belle la couleur crue du ciel, des cieux. Le platane énorme et nu de mon jardin semble se réjouir aussi.
Et elle, que pourrais-je vous dire? Qu’elle a les lèvres violacées, froides qui attendent un peu de chaleur? Que ses yeux, comme le grand bleu, mon Dieu, quels yeux! Elle, elle ne sait rien encore, mais elle saura. Elle va commencer à savoir. Je lui écris. J’ai connu son adresse par un pur hasard; j’ai interrogé un concurrent! Cela ne sent pas le génie? Mais le genre épistolaire me pose un problème. Oui! Vous ne croirez pas vos yeux, mais si, c’est vrai. J’ai un document. Voici le lien:
Manuel de Français