Correspondance avec Christian Grenier (première partie)

Correspondance avec Christian Grenier

Tous les artistes mais spécialement la trilogie des chanteurs, comédiens de cinéma ou de théâtre et écrivains ont attiré sur les consommateurs de leur production une fascination qui parfois va plus loin de l’admiration pour l’œuvre et devient l’admiration pour l’homme, pour la femme pour le créateur, pour la créatrice. Traditionnellement ils ont reçu pas mal de lettres des admirateurs qui attendaient la faveur d’être répondus. Cela pouvait arriver ou pouvait ne pas arriver.

Les temps changent, des nouvelles technologies deviennent presque domestiques et par cexemple quelconque a la tentation de mener un blog, même les créateurs qui ont d’autres fenêtres d’exposition.

Alors, maintenant un écrivain publie un article dans son cahier cybernétique et pour donner un air  plus dynamique il accepte qu’on y affiche des commentaires. Si le commentaire est respectueux, normalement il se publie et c’est très habituel que l’écrivain par courtoisie répond à son tour aux auteurs, soit d’une façon individuelle, soit d’une façon collective si plusieurs lecteurs ont opiné à propos du même article. Tout ce va et vient se montre d’une façon publique car tout le monde  en a accès. On pourrait dire qu’il s’agît d’une sorte de correspondance plus o moins privé mais avec des témoins.

Malgré cette facilitée  de s’adresser aux créateurs, d’habitude il ne se produit point une avalanche de correspondance, parce que avoir la patience de rédiger un texte le plus correcte possible suppose un effort, dédier quelques minutes et à la fin j’en déduis qu’écrire à un écrivain donne une certaine peur scénique.  Moi j’ai osé même de m’adresser à Mr. Grenier dans une langue qui n’est pas la mienne, maternelle, mais je voudrais l’adopter quand j’aurai de droit. Maintenant j’essaie de ne pas la déchirer avec mes proses qui sentent encore l’espagnol.

Mais qui est ce Christian Grenier ?  Pour la plus part de mes compatriotes et pour quelques français distraits, je donnerai quelques touches de pinceau (sa biographie est dans son site web) :

Écrivain français à la langue française, Paris 1945 … Ses parents étaient comédiens, alors dans ses débuts de vie il a été entouré par le monde du théâtre.  Aux années 60-70 les progrès de la conquête de l’espace lui mènent à découvrir l’astronomie et puis la littérature de science fiction. Professeur à un collège parisien des 1970. En 1972 avec son troisième roman (La Machination), obtient-il  un prix qui est le coup de pistolet d’issue de sa carrière littéraire. Pendant des années partage-t-il l’enseignement avec l’activité littéraire, soit comme écrivain soit en exerçant des métiers   divers chez des éditeurs.

À Paris il écrivait dans un placard et maintenant  depuis 1990 Mr. Grenier écrit dans un grenier dans sa maison au Périgord. Il a abandonné non sans nostalgie définitivement l’enseignement pour se dédier en exclusivité à la littérature. Il a cultivé surtout la Science-fiction, et le roman policier. Parmi ces derniers L’ordinateur (1997) a obtenu un grand succès. Récemment vient-il de publier son livre le plus personnel : L’amour Pirate, un livre autobiographique de ses années d’adolescence.

Moi j’ai eu la chance de sa découverte par un pur hasard lorsque je cherchais sur l’internet des renseignements sur Simenon. Une note de lecture (que je n’ai l’habitude de lire, sauf quand  j’ai déjà lu le livre) sur l’un des Maigret de Simenon, m’a mérité la considération que si un écrivain montre son admiration pour Simenon, c’est la constatation de que son œuvre n’est pas de la sous-littérature mais de la littérature avec majuscules comme j’ai toujours proclamé.

Maintenant je vais montrer non sans pudeur ma correspondance avec Mr. Grenier.

A bas la Culture

Le titre de cet article ne m’appartient pas. Un certain Christian Grenier, écrivain (Auteur de jeunesse selon lui) a publié dans son propre blog un article intitulé ainsi.

Dans le même, il se plaignait que sous le prétexte de ne pas pénaliser les candidats issus de milieux modestes, dans certaines grandes écoles on a supprimé la preuve de culture générale. Mais pour les étrangers sollicitant la nationalité française on leurs demande pour l’origine de la bastille ou les fleuves et montagnes de France. Et comme preuve que la culture a changé il disait que dans les jeux  à la Télé, si vous ne savez qui était Whitney Houston vous passez pour un plouc (*)

(*) Un plouc, c’est l’équivalent espagnol de : « paleto ».

Immédiatement je lui envoyais ma réponse. Là voilà :

Mr. Grenier:
C’est par un pur hasard que j’ai appris votre nom et votre blog. Le coupable : Georges Simenon et son Maigret.
En Espagne ça se produit d’une façon pareille. Sauf que n’ayant le préjugé de la nationalité on considère la Houston comme un vrai personnage de culture, même dans les programmes-concours les plus sérieux de la télé. Le pire c’est que les noms qui occupent des tas d’heures de programmation sont des gens qui ne sont rien du tout. Si une quelconque starlette a un amant et cet amant accepte raconter des intimités plus au moins sordides dans une programme à la mode, devient immédiatement en célébrité. C’est l’homme du moment. Ses maîtresses deviennent-elles aussi en célébrités. À la fin on perd la piste. Qu’est ce qu’a fait celle-ci ou ceci pour occuper l’écran de nos télés ?
À l’école après la transition déjà lointaine de la dictature en démocratie, l’état central a délégué des tas des compétences aux autonomies régionales. Même en matière d’éducation. Les autonomies ont priorisé la connaissance de la géographie et l’histoire locale ou régionale contre l’histoire et la géographie générale de toute l’Espagne. C’est bon et éducatif connaître son territoire et ses ancêtres les plus proches. Mais on a produit une génération ou deux d’espagnols qui ne savaient où placer les principales villes de son pays.
Ce n’est pas une consolation mais un refrain de chez nous dit : « En cualquier lugar cuecen habas ». La traduction littérale c’est : n’importe pas où, on cuit des fèves. C’est partout pareil, crois-je que c’est l’équivalent.
Manuel de Français, le 26 Mars 2012

Et sa réponse :

– et à vous, msalvateur, pour ce clin d’oeil venu d’Espagne où, semble-t-il, la situation n’est pas meilleure qu’en France !

C’est déjà une ( petite) consolation de savoir que nous sommes quelques uns (et qui sait, un grand nombre ! ) à déplorer cet état de fait !

La suite dans un prochain tour.

Manuel de Français

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