LIVRES SUR PAPIER, LIVRES ELECTRONIQUES
Voici une question assez récente, mais qui est devenue tendance et qui a la vocation de s’installer, dorénavant, chez nous pas mal de temps.
Mais pourquoi se pose-t-elle, cette question ? Comme toujours le transport public, n’importe lequel : métro, bus, tramway… nous offre un éventail de données ; véritable champs d’observation pour la sociologie faite maison.
L’observateur attentif constatera que les conversations fléchissent de plus en plus. Presque nul de parle à son voisin de siège. Quelle est la raison ?
Les adolescents, les jeunes, les femmes, les hommes de tout âge portent dans leurs mains un petit instrument à grand écran. La première pensée s’installa dans l’esprit de notre observateur : « On ne lit pas, on ne lit plus ! »
Mais dans ces petits trajets on rencontre toujours des habituels. « Impossible », pense notre homme. « Voilà ce monsieur à la cravate rouge, toujours un livre à la main et maintenant, lui aussi un écran.
Il tarde encore quelques jours à comprendre que ces petits écrans, liseuses, servent à lire ; elles contiennent des livres… mais… Notre homme pense avec amertume : « Le livre papier est mort ! »
Pour soulager notre sociologue amateur, faudra-t-il avouer que le beau livre papier n’est pas mort, mais légèrement blessé.
Si cette blessure grandisse au profit du numérique et dans cet échange l’on ne perd pas de lecteurs, l’affaire n’est pas si grave.
Si l’on examine l’évolution, l’arrivée de vélo n’a pas terminé avec la marche à pied ; l’arrivée de l’automobile n’a point extermine le vélo. Tous les trois partagent les voies publiques. Il y a des risques ! Bien sûr.
Mais restons optimistes ; le piéton parfois devient cycliste et celui-ci devient chauffeur. Le lecteur que a été élevé parmi les livres papier, peut évidemment se plonger dans le numérique et revenir sans crainte sur le papier.
La question se pose dans l’avenir. Les jeunes générations formées dans le numérique, se plongeront-elles de gré aussi dans les ouvrages sur papier ?
La cohabitation des deux supports serait désirable. Mais, est-elle possible ?
Et cette dissertation se termine, comme elle a commencé, avec une question. Restons en devoir d’attendre.
Manuel de Français