LE DÉSHABILLÉ DE LA MARQUISE

Le Déshabillé de la Marquise.

 LA-MARQUISE-1           La marquise a reçu son troubadour. Pas chez elle, évidement, mais dans un meublé loué à l’occasion. Un meublé coquet et discret dans la vieille cité. Lui, il n’est pas de bonne famille, qu’en pensez-vous d’un troubadour, un plébéien. Mais ces dames là, vous connaissez, ont parfois ces caprices. C’est la fine d’amour, l’amour courtois, bref ; l’amour fou.

     Ils ont eu une dinette, en tête à tête, saupoudrée de conversation. Le Champagne a coulé dans des coupes en verre fin; les flûtes sont pour les snobs ; les petites bulles légères, aériennes, ascendantes, éphémères, picotaient le fruit du désir; de la convoitise.

     La table desservie, car notre marquise a horreur du désordre, sans ouvrir nulle porte, comme une nouvelle scène du même décor, un grand lit sans baldaquin les a accueillis. Ce qu’on appelle un lit bas, mais vous savez, pour un troubadour… Il avait beau être plébéien, il était un homme raffiné. Il délectait toutes ces charmes ; le sous-vêtement, la lingerie. Dévêtir dans le but de trouver la chair frissante, bien entendu, mais aussi la caresse textile des pièces chaudes qui commencent à s’humecter. L’humidité est le thermomètre de la passion, c’est son avis et sa joie. Notre jongleur-compositeur est généreux dans le sens que son éveil sexuel ne se produise qu’en éprouvant l’excitation de sa partenaire.

     Le plat, par conséquent est servi. L’odorat, le gout, le toucher, l’ouïe, la vue, les cinq vrais éléments. se mettent à servir l’amour. Pendant des heures, à maintes reprises lui, elle, jouent le meilleur de son répertoire ; de leur répertoire.

     La cantate, ainsi composée, ainsi vécue, ainsi travaillée, devient immense. Toutes les voix intérieures composent la grande chorale de la passion qui renvoi le bonheur, la jouissance, la fatigue heureuse…

     Le troubadour, se repose avec indolence dans un petit fauteuil tapissé en vert. La marquise revient sur scène, sa toilette à demi faite. Sa lingerie a donné le relai à son amant, et c’est elle, à nouveau, comme au début, qui caresse sa peau. Sans y accorder importance, elle remet son sous-vêtement qui glisse élégamment sur son corps récent aimé. Et c’est cette image fugace, fruit d’un instant, à la désinvolte, celle qu’il gardera au-delà des autres. Le déshabillé de la marquise.

      Manuel de Français

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