Gabriel García Márquez “Gabo” y el ciclismo.

Gabriel García Márquez “Gabo” y el ciclismo.

Gabriel José de la Concordia García Márquez (Aracataca, 6 de marzo de 1927 – México, D.F., 17 de abril de 2014) conocido como Gabriel García Márquez ha muerto. Agudos columnistas, blogueros avezados escribirán columnas glosarán y desglosarán la vida, obra y trayectoria del autor colombiano. Se referirán a él para no caer en repetición con epítetos como: “El autor de cien años de soledad, el autor del coronel no tiene quién le escriba”, aunque no sé si alguien lo evocará como “el autor de Memorias de mis putas tristes”. Compañeros le dedicarán elogios, se harán especiales televisivos, los presidentes de los países de medio mundo harán declaraciones; no descarto que el Papa Paco  se haga eco a su vez.

GABRIEL GARCIA MARQUEZ-WEBEntre tanto tráfico de palabras, me aparto al arcén y cojo un camino apenas transitado: ¡Gabo ha muerto! Esta aseveración evidente la hago sin embargo con cierto prurito. ¿Cómo habré osado referirme al maestro con ese apelativo? ¿Ese apelativo tierno, íntimo aunque de todos conocido?, redundo en que más apelativo que apodo, parece propio para ser usado por sus más íntimos, quizás por los escritores que le admiran; acaso por los que sin haberlo tratado, de él hacen uso para dar a entender aunque falso, que García Márquez los había distinguido con su trato. O que simplemente como un servidor que están en el secreto.

El ciclismo profesional, ese deporte de titanes, hoy tan denostado ha tenido siempre a gala distinguir a sus campeones con apodos, malnoms en lengua valenciano-catalana, así Eddy Merckx era el Caníbal, Bernard Hinault el Caimán, Fausto Coppi il Coppino, Marco Pantani el Pirata… Estos apodos, el aficionado medio, el periodista deportivo los vocifera sin pudor.

Pero llegamos a un ciclista español de carrera fulgurante y breve: José María Jiménez “el Chava”. Este apelativo también se me antoja más entrañable que un apodo, solo para sus íntimos, los del clan familiar, para los que estamos en el secreto.

No sé qué opinaría don Gabriel, nacido en Colombia, cuna de grandes ciclistas sobre ese deporte.

Pero referirme a él como “el Gabo” me produce una pequeña desazón como me la produce llamar “el Chava” al joven ciclista desaparecido. Aunque los pobres, ¿Qué van a decir?

Deduzco que García Márquez aplaudiría la idea de que deje de ocuparme de su persona y vaya a mis asuntos. ¿Qué mejor homenaje que cerrar este artículo para ponerme a escribir en una idea que puede derivar en novela?

                            Juansito Caminador

Maigret à table. 3 Maigret hésite.

Maigret à table. 3 Maigret hésite.

Maigret-250-webFidel à mon compromis, je ne fais pas de « Notes de Lecture », même comme je disais quand cette aventure est commencée ; je ne les lis jamais sauf quand j’ai déjà lu le livre. Cette aventure d’étriper les romans maigretiens en clé gastronomique on l’avait un peu abandonnée depuis juin 2012. C’est l’heure de recommencer.

Maigret hésite, enquête numéro 73 de Maigret, apparue 1968. Ici les repas se suscitent d’une façon quasi festive. En effet comme un réveil au printemps, Maigret refuse rentrer déjeuner chez soi pour s’offrir un menu à la Brasserie Dauphine. On ne nous dévoile pas ce repas printanier sauf qu’il se permet même un pastis au comptoir de la Brasserie. fruits-de-mer-1-webToujours sous cette allégresse du bon être qu’à Paris, d’habitude au ciel gris plomb, proportionne un jour de mars soleillé, il entre de très bonne heure chez soi, guilleret. Pour fêter sa journée il entraîne sa femme dîner en ville. Un restaurant au Quartier Latin à la terrasse entourée d’une cloison vitrée qu’un brasero réchauffait agréablement. N’oublions pas qu’on est à Paris au début mars.  pouilly-fumé-estilografica-webDes fruits de mer. Maigret en commande de toutes les sortes. Même des oursins venus du Midi le jour même. Des rougets grillés. Et comme boisson : un pouilly fumé dont le parfum flottait encore parmi eux.

Le lendemain après une matinée dans une vieille demeure à la maisonnée blasonnée ce qui d’habitude lui produit une certaine oppression, soudain, dans la rue Miromesnil il retrouve un ancien restaurant sombre ou le menu était encore écrit sur une ardoise. Le patron le reçoit comme un vieil connu de la maison « …vous pouvez vous vanter d’avoir du nez… Il y a de l’andouillette… » Et un détail du temps de jadis : «  les habitués avaient leur serviette dans des cassiers et fronçaient les sourcils quand leur place était occupée. » Un beaujolais peut-être assez jeune mais fruité à point dont le patron lui remplissait le verre. L’andouillette juteuse et croustillante, accompagnée de pommes frites qui ne sentaient pas le graillon. Comme désert on lui offrit d’office un baba au rhum plein de crème chantilly.

Le soir madame Maigret lui offre le déjeuner réchauffé. « Et qu’est-ce qu’il y avait à déjeuner ? » demande Maigret. « Du cassoulet », répond tout simplement madame Maigret.

raie-au-beurre-noir-webLe lendemain, encore sous cet enthousiasme pré-printanier madame Maigret demande son mari s’il aimerait du poisson. Le commissaire rêveur lui demande de la raie au beurre noir. Il n’y a pas de confirmation que ce repas s’accomplisse.

L’enquête prenne toute son attention, il n’a plus de temps à dédier à des velléités gourmandes, seulement la soif persiste. « Pourvu que le verre soit grand… », répond Maigret à la jeune fille qui lui offre quelque chose à boire. La jeune fille revient sans plateau mais tenant d’une main une bouteille de saint-émilion vieux de six ans et de l’autre un verre en cristal taillé. Comme il avait parlé d’un grand verre, elle avait apporté un grand verre à eau, et il, resté seul dans la pièce, n’eut aucune honte de le remplir

Glossaire

Pastis                                                             Anisado (Ricard, Pastis 51 etc.)

Fruits de mer                                                 Marisco (generalmente frio)

Oursins                                                          Erizos de mar

Rougets grillés                                               Salmonetes al grill

Pouilly fumé                                                  Vino blanco seco de un aroma…(*)

Andouillette                                                   Salchicha embutida en tripa natural.(**)

Beaujolais (nouveau)                                     Vino tinto joven y afrutado (***)

Fruité                                                             afrutado

Juteux/juteuse                                               jugoso/jugosa

Croustillante                                                  crujiente

Graillon                                                          gusto de grasa quemada

Baba au rhum                                                pastel ligero (borracho)

Cassoulet                                                       aroximación a la fabada(****)

Raie au beurre noir                                       Raya a la mantequilla negra

Saint-émilion                                                 Vino de la AOC de Burdeos

(*) Le Pouilly fumé est un vin sec d’Appellation d’Origine Contrôlée produit autour de Pouilly sur Loire. Issu du Sauvignon blanc replanté au début du XXème après le phylloxéra du XIXème. L’adjectif « fumé » fait référence à deux aspects :

. Sur les grains très serrés dans une grappe de sauvignon blanc, en maturité se forme      une pruine (efflorescence très fine) de la couleur gris du fumé

. Les arômes et bouquets même le « fumet » reconnaissable (qui se dégage du frottement de deux silex)

(**) Charcuterie faite à partir de matières du tube digestif du porc en ajoutant des épices, condiments, vin… selon chaque recette. On le vend d’habitude cuit. Selon les puristes seulement celles de Troyes ou faites à la façon de Troyes ont le droit de se nommer andouillettes. D’habitude on les prépare grillées, poêlées ou passées au four. Comme garnison, le plus fréquent sont des pommes frites.

(***)Beaujolais. Vin rouge sorti du cépage Gamay dans la région géographique homonyme située au nord de Lyon. C’est un vin que d’habitude l’on sert jeune (Beaujolais nouveau) et qui est très publicité.

(****) Cassoulet. Une spécialité régionale du Languedoc à base de haricots secs et certaines viandes. Prend son nom de la cassole en terre cuite. Par extension c’est un sorte de ragoût de haricots longuement mijoté pour être fondant en bouche dont l’addition de viandes comme le jarret de porc, le confit d’oie ou de canard, quand le plat repose, le couvrent de gélatine. Trois pays dans la France se disputent l’authenticité du plat, à savoir : Castelnaudary, Carcassonne et Toulouse.

Recette           Raie au Safran (Raya al azafrán)

Faire la recette de la raie au beurre noir peut être un peu compliqué pour les non initiés. On va donner une alternative très méditerranéenne : La raie au Safran. Sous cette épigramme on peut même trouver assez de variantes. On va développer une façon de faire très personnelle et très simple. On pourrait la dénommer : Raie au Safran au gout du Géomètre.

En Espagne de nos jours dans toutes les poissonneries même celles des supermarchés il ya des dames charmantes aux mains gantées en caoutchouc. Sur demande et avec un sourire á la bouche, n’importe quelle pièce de poisson la livrent bien propre, épelée etcétéra. « Madame la poissonnière, sil vous plaît : deux ailes de raie bien propres. » Le soir arrivé, par un excès de cèle, on peut les laver à nouveau. Faudra-t-il les laisser égoutter bien égouttées dans une passoire et finalement les déposer sur un papier absorbent de cuisine. On coupe quatre tranches de beurre d’un demi centimètre chacune. Le beurre récent sorti du réfrigérateur est encore un peu dur. L’on prend le la main (droite ou gauche, ça dépend de chacun) et l’on étale l’une des surfaces de l’aile de raie. On fait la même chose avec l’autre surface et avec l’autre aile Sur ces surfaces beurrées un peu de sel gros et l’on dépose chacune de ces ailes dans une cassole en terre cuite. Feu très bas. C’est important que les ailes ne se collent pas au fond des cassoles. Après cinq minutes ce serait bon moudre un peu de poivre noire et épicer les ailes et finalement vinho-verde-webajouter sur ces surfaces poivrées des brins de safran (de la Manche, région espagnole, s’il est possible). Vérifier en faisant des mouvements de main à la façon de la morue au pilpil et couvrir les cassoles avec des couvercles de cuisine. Entre cinq et dix minutes selon les gouts. Pour mieux sentir les arômes du safran on peut supprimer le poivre.

Tandis que le feu travaillait l’on a préparé une salade de mâches, pignons légèrement grillés et petits dés de fromage de chèvre assaisonnée d’une vinaigrette légère.

Votre ami/amie est déjà a la porte. Il ne reste que faire sortir du réfrigérateur la bouteille de (on a choisi un vinho verde de Portugal). Bon appétit et bonne soirée.

                                Manuel de Français

COMPLAINTE DE LA REINE MERCEDES (deuxième partie)

COMPLAINTE DE LA REINE MERCEDES (deuxième partie)

La complainte

Rafael de León compose la Complainte de la Reine Mercedes où il détache surtout l’histoire d’amour du jeune couple royal dont le coup de foudre était encore vivant. Il ajoute et exprime la commotion que l’événement a produite sur le peuple espagnol. Les paroles sont un chef d’œuvre de la chanson populaire de ce période. Le langage est poétique mais simple, les projections d’image sont bien compréhensibles. Même le seul mot français, le nom Montpensier, pour adapter le son à la prononciation espagnole-andalouse devient  Mompansié. Néanmoins il s’est inspiré sur un couplet populaire dont l’auteur est inconnu.

Parler de ce couplet mérite quelques lignes. Ramón Menéndez Pidal (13/09/1869 – 14/11/1968), philologue, historien, folkloriste et médiéviste espagnol, créateur de l’école philologique espagnole, dans un cycle de conférences données à la Columbia University of New York en 1909, promues par la Hispanic Society of America, fait relation à ce couplet. Par bonheur celle Société décide éditer en 1910 le contenu de celles conférences. Dit Menéndez Pidal :

Parfois la vieille complainte souffre une refonte moderne. La complainte du XVIème siècle :

-Dónde vas-tu, el  desdichado,                      -Ou vas-tu, le malheureux,

 donde vas triste de ti !                                    ou vas-tu  oh triste de toi !

-Voy en busca de mi esposa                         -Je vais à la recherche de mon épouse

 que ha tiempo que no la vi.                            qu’il y a longtemps que je ne l’ai pas vue.  

-Muerta es tu enamorada                             -Morte est ton amoureuse

 muerta es que yo la ví,                                 morte est-elle, que je l’ai vue.

Las andas en que la llevan                            Le brancard sur lequel on la mène

De luto las vi cubrir                                       garni  en deuil, l’ai je  vu

 

Souvenez vous que Menéndez Pidal recueille ce couplet en 1909. Selon le texte, originale   Il continue:

Encore l’on récite en toute l’Espagne, mais à son coté, il y a une version propre des filles lorsqu’elles la chantent en jouant, elles, avec des légers changements, adaptent la vieille complainte à celle de la mort de la reine Mercedes.

-¿Donde vas rey Alfonsito,                            -Ou est-ce que tu vas roi petit Alphonse

 donde vas triste de ti ?                                    ou vas-tu oh triste de toi ?

-Voy a la busca de Mercedes,                       -Je vais à la recherche de Mercedes,

  dias ha que no la vi.                                      Ça fait des jours que je ne l’ai pas vue.

-Merceditas ya se ha muerto,                        -Petite Mercedes est morte,

 muerta está, que yo la vi.                               morte est elle, que je l’ai vue.

 

La Complainte de la Reine Mercedes (Quintero, León et Quiroga)

                                                           

Traduction de Manuel de Français


(Que Rafael de León me pardonne)

Et après quelques séances

Avec la collaboration de Ximo R.

Una dalia cuidaba Sevilla                              Un dahlia soignait Séville

En el parque de los Mompansié,                  Dans le parc des Montpensier,

Ataviada de blanca mantilla                          Parée de blanche mantille

Parecía una rosa de té.                                Ressemblait-elle une rose de thé.

De Madrid con chistera y patillas                 De Madrid coiffé haut-de-forme et favoris

Vino un real mozo muy soberan                   Est venu un royal garçon très souverain

Que a Mercedes besó en las mejillas           Qui à Mercedes embrassa sur ses   joues

Pues los niños son primos hermanos           Car les enfants sont des cousins-germains

Un idilio de amor, empezó a sonreir              Un idylle d’amour commença à sourire

Mientras cantan en tono menor                     Tandis qu’on chante en ton mineur

Por la orillita del Guadalquivir.                        Par la berge du Guadalquivir.

                 Estribillo                                                     Refrain

María de las Mercedes,                                María de las Mercedes

No te vayas de Sevilla,                                  Ne quitte pas Séville,

Que en nardo trocarse puede                       Que l’œillet de tes joues

El clavel de tus mejillas.                                Un nard devenir peut.

Que quieras o que no quieras                       Que tu veuilles ou ne veuilles pas

Y aunque tu no dices nada                            Bien que tu ne dis rien

Se nota por tus ojeras                                   L’on aperçoit par tes cernes

Que estás muy enamorada.                          Que tu es très amoureuse.

Rosita de Andalucia,                                      Petite rose d’Andalousie,

Amor te prendió en sus redes                       L’amour t’a pris dans ses filets

Y puede ser que algún día                             Et peut être qu’un jour

Amor te cueste la vida                                  Amour te coute la vie

María de las Mercedes.                                María de las Mercedes.

Una tarde de la primavera                           Un soir de printemps

Merceditas cambió de color                         Merceditas changea la couleur

Y Alfonsito que estaba a su vera,                  Et Alfonsito qui était à son coté

Fue y le dijo : ¿Que tienes mi amor ?     Lui demanda : ¿Qu’est-ce que tu as mon amour ?

Y lo mismo que una lamparita                      Et comme une petite lampe

Se fue apagando la soberana                       S’éteignit la souveraine.

Y las rosas que había en su carita                Et les roses de sa figure

Se le volvieron de porcelana                          Devinrent de la porcelaine.

Y Merceditas murió empezando a vivir  Et Merceditas mourut tout en commençant à vivre.

Y a la Plaza de Oriente, ay dolor !                Et à la place de Oriente, aïe douleur !

Para llorarla fue todo Madrid.                        Pour la pleurer arriva tout Madrid.

                  Estribullo                                                      Refrain

Maria de las Mercedes,                                Maria de las Mercedes,

Mi rosa más sevillana,                                  Ma rose la plus sévillane,

¿Porque te vas de mis redes                       Pourquoi t’en fuis tu de mes filets

De la noche a la mañana ?                           De la nuit au jour ?

De amores son mis heridas                          D’amour sont mes blessures

Y de amor mi desengaño                              et d’amour ma déception

Al verte dejar la vida                                      En te voyant laisser la vie

A los dieciocho años                                     À dix-huit ans.

Adiós princesita hermosa                             Adieu belle petite princesse

Que ya besarme no puedes.                        Que tu ne peux plus m’embrasser.

Adiós, carita de rosa,                                    Adieu petit visage de rose,

Adiós , mi querida esposa,                           Adieu, mon épouse aimée,

María de las Mercedes.                                Maria de las Mercedes.

         Estribillo (final)                                              Refrain (final)

En hombros por los Madriles,                       À travers Madrid sur ses épaules,

Cuatro duques la llevaron                             Quatre ducs la portèrent

Y se contaron por miles                                 Et l’on comptait par des milliers

Los claveles que le echaron.                         Les œillets qu’on lui lança.

Te vas camino del cielo                                 T’en vas chemin des cieux

Sin un hijo que te herede                              Sans un fils qui t’hérite

España viste de duelo                                    Espagne se couvre de deuil

Y el rey no tiene consuelo,                            Et le roi n’a pas de consolation,

Ay ! Maria de las Mercedes !                        Aïe, María de las Mercedes !

                                          Manuel de Français

COMPLAINTE DE LA REINE MERCEDES (première partie)

COMPLAINTE DE LA REINE MERCEDES (première partie)

Une Reine

Maria de las Mercedes d’Orléans (Madrid le 24juin 1860 – Madrid le 26 juin 1878)

Fille d’Antoine d’Orléans, duc de Montpensier et de l’infante espagnole Louise Fernande de Bourbon. Petite fille de Louis-Philipe 1er, roi de France et Marie-Amélie de Bourbon, princesse des Deux-Siciles (par son père). Par sa mère, petite fille du roi Ferdinand VII d’Espagne et de la reine Marie Christine de Bourbon princesse des Deux-Siciles.

Passe la plupart de son enfance au palais de San Telmo en Séville, pendant le règne de sa tante Isabelle II. Après la révolution contre la  reine en 1868 curieusement financé par les Montpensier, doivent quitter l’Espagne et s’installer à Paris.

En 1872 elle rencontre pour la première fois son cousin Alphonse, futur roi d’Espagne. Les deux enfants tombent amoureux.

En décembre 1874 elle regagne l’Espagne grâce au coup d’état du général Arsenio Martínez Campos ce que permet la restauration de la monarchie. Mais cela a eu un cout pour la reine ; elle à du abdiquer en faveur de son fils Alphonse reconnu par les monarchistes constitutionnalistes comme Alphonse XII d’Espagne.

Maria de las Mercedes se réinstalle avec sa famille au palais de San Telmo en Séville. Le roi ayant 19 ans exprime sa volonté de marier sa cousine Mercedes âgée de 16 ans. Malgré des oppositions soient de sa famille, soient du gouvernement, le roi têtu comme il l’était et appuyé par le peuple espagnol qui a été captivé par sa future reine sévillane dont ses cheveux étaient aussi noirs que les nuits andalouses, réussit.

Finalement les noces ont lieu en 1878. Ils s’installent bien entendu à Madrid. Le bonheur ne dure que cinq mois. Deux jours après son dix-huitième anniversaire, le coup de foudre encore vivant, elle meurt à cause de maladie. Le typhus ou la tuberculose.  Inconsolable son royal époux l’accompagne jusqu’à sa dernière démarche.

La jeune reine est enterré d’abord dans une chapelle du monastère de l’Escorial car  la partie dite du Panthéon des rois était réservé aux reines ayant eu une descendance. Il y a des désirs, même les royales qui tardent plus d’un siècle à être accomplis. Ainsi en novembre 2000 les restes de la souveraine sont transportés dans la Cathédrale de l’Almudena de Madrid. Elle avait cédé des terrains pour sa construction ; le roi a manifesté ce désir pour la sentir plus proche.

Un roi

Alphonse XII d’Espagne est né a Madrid le 28 novembre 1857, fils de la Reine Isabelle II et soit du mari de la reine Francisco de Asis de Borbón, soit d’un capitaine d’ingénieurs, ami de sa mère dont on évite prononcer le nom. Surnommé Le Pacificateur, il est nommé Prince des Asturies dès sa naissance.

La Révolution de 1968 conduit toute la monarchie d’Espagne en exile. Ses parents s’installent séparément à Paris.  Grace à cet incident, il est le premier monarque espagnol qui s’éduque dans des collèges et centres militaires européens. Il connait le collège Stanislas de Paris, l’académie publique à  Genève, l’académie Thérésienne de Vienne et l’Académie militaire de Sandhurst en Grand Bretagne.

Dans l’exil il rencontre sa cousine Maria de las Mercedes. Comme on a dit, il reste inconsolable après sa morte, mais ses obligations dynastiques lui obligent à un nouveau mariage pour munir le pays d’un héritier. Un nouveau mariage avec Maria Cristina de Habsbourg-Lorena lui offrent trois princes héritiers. Fidel à la tradition monarchique ces tendres événements ne l’empêchent pas de poursuivre d’autres femelles. La contralto Elena Sanz apporte 2 fils illégitimes.

Le roi meurt à cause de tuberculose le 25 novembre de 1885.

 

La Trinité

Trois substances en une, trois personnes, piliers du majeur édifice de la création musicale des années quarante  en Espagne.

En effet la marque Quintero, León et Quiroga est responsable d’à peu près de cinq-mille chansons. Antonio Quintero dramaturge, écrivait les saynètes des spectacles. Il coordonnait  aussi la partie théâtrale des chansons en collaboration avec Rafael de León. Celui était le poète. De sa plume ont sorti les plus belles paroles de chanson populaire espagnole de l’époque. Finalement nous avons Manuel Lopez-Quiroga, dit Maître Quiroga, musicien géniale, auteur de la musique de toutes ces chansons.

Si vous, aimables lecteurs, me permettez,  soit par faiblesse, soit par amour de la littérature, on détachera le profil de Rafael de León. Quelques touches de pinceau sur sa biographie et son œuvre.

Rafael de León y Arias Saavedra naît le 6 février 1908 à Séville dans la même rue que 34 ans auparavant naquît Manuel Machado poète pas si fameux comme son frère Antonio Machado. Cette coïncidence ne sera pas gratuite. Aîné du couple José et Maria Justa, comptes de Gómara. Le jeune aristocrate est scolarisé 1916 dans un internat à El Puerto de Santa Maria où il rencontre Rafael Alberti. Après d’autres collèges, 1926 à l’université de Grenade commence ses études en Droit. Là il rencontre García Lorca.

Aucune donnée ne nous assure qu’il ait exercé la profession mais il se contentait fidèle aux mœurs aristocratiques de dépenser  les généreux revenus familiaux. En effet après la chute de la monarchie et l’arrivée de la république à laquelle notre jeune aristocrate n’est pas hostile, on le voit souvent assister aux cafés chantants et théâtres de variétés de Séville. Dans cette ambiance rencontre-t-il le populaire écrivain de paroles Antonio García Padilla, dit « Kola »,  père de qui serait la très célèbre actrice et chanteuse Carmen Sevilla. Ils entrent en collaboration et signent quelques chansons qui deviendront assez connues. Selon Antonio Burgos, écrivain et journaliste qui maîtrise le monde de « la Copla » et ses ambiances, Kola n’arrivait point au talent de Rafael de Léon mais ce dernier consentait à cette cohabitation parce que de sa main il avait accès à tout ce petit monde de création artistique au début interdit pour un aristocrate.

Pendant son service militaire dans un régiment de Séville il rencontre lors qu’elle se produisait sur la scène du Théâtre Lope de Vega, la plus grande des chansonnières de la chanson andalouse-espagnole : Concha Piquer. Ce genre musical deviendra « la Copla ». Plusieurs de ses chansons seront écrites pour elle.

Mais allons peu à peu. En 1932 notre jeune poète influencé par le maître Quiroga déménage à Madrid où avec l’adjonction d’Antonio Quintero forment le tandem de référence de la chanson espagnole de ces années. Mais des événements sont encore à arriver.

En 1936 éclate la guerre civile et elle surprend León à Barcelone. Les républicains le mettent en prison comme il arrivait aux toréros, aux artistes folkloriques sous soupçon soit de monarchistes soit de droitistes. Argumentant sa liaison d’amitié avec des célèbres poètes républicains comme León Felipe, Federico García Lorca, Antonio Machado…, on le libère.

Les chansonnettes de la triade prodigieuse chantées par les premières vedettes du pays obtiennent un rapide succès. Le peuple les fait siennes. Les femmes les chantent pendant leur ménage. Ces histoires d’hommes courageux qui risquent leurs vies sur le sable ardent des places, au cœur tourmenté par cette femme orgueilleuse qui a préféré les attentions d’un homme riche ; ces histoires de braves femmes trahis par des hommes qui cherchent d’autres aventures, trouvent la terre idoine où germiner.

Le régime du vieux Franco a à sa portée un genre nettement espagnol qui dans un pays portes closes se nourrit de soi même. On fait drapeau de ce style. Et sous le signe de l’hispanité on ouvre les frontières à des musiques des pays germains d’Amérique. Ainsi s’installent le boléro, le tango, les sons de Cuba, les valses péruviens, les « rancheras » mexicaines…

Mais à la fin le concept de Copla suppose un essai de définir un style propre que si bien il a une forte contamination andalouse et des pals du flamenco a la vocation de s’écarter des rythmes américains ; un produit comme on a dit : nettement espagnol.

Pendant plus de vingt ans les chansons de la triade immortelle interprétées par les meilleures voix ont été le soutien et l’aliment d’une Espagne abîmée après la guerre.

Les temps changent et à partir des années soixante tombent légèrement les barrières culturelles et d’autres rythmes de l’Europe et des États-Unis nous envahissent. Les jeunes et les élites culturelles méprisent absolument la Copla à cause du soutien que lui a accordé le régime. Ses lettristes et poètes sont condamnés à l’oublie.

Avec la parution de la démocratie ce phénomène augmente ; on associe ces musiques à une période obscure de notre histoire sans reconnaître que celles chansons populaires, pas astiquées certes, un peu légères, ont été le soleil, la lumière, les fleures survivantes dans un jardin dévasté.

Rafael de León, en opinion d’Antonio Burgos, appartient par droit propre à la génération du 27, mais on ne l’a jamais inclus dans l’une de ces listes. Aucun poète a été autant récité, autant chanté que lui. Et seulement quand la poésie, la chanson, le peuple la fait sienne, la reconnaît comme battue du même matériel, académiciens de salon à part, elle devient immortelle, elle est parvenu à irriguer notre esprit.

(à suivre)

 Manuel de Français

Bovary. L’homme invisible.

Bovary. L’homme invisible.

Pourquoi ce petit bonhomme méprisé des lecteurs m’a fait penser à cet autre homme dit Joseph le vieux menuisier, époux de la mère de Jésus ? Comment peut-on être si insensibles et ne sentir pas si non la pitié mais la tendresse ? Vous apercevez-vous du rôle que l’histoire leur a accordés ? Pendant la traversé du Pont des Arts homonyme à Valencia de cet autre plus ancien immortalisé  par Brassens à Paris, on ne sait pas, quelle conjure des muses m’a fait penser à lui, ce vieux Bovary. Voilà le résultat :

 

                                                                  Bovary.

C’est à toi Bovary que je pense ce soir

Petit bourgeois, travailleur, antihéros

Que si l’on te concède un chiffre c’est le zéro

Et c’est ta femme qui s’emporte la gloire.

 

Elle est l’héroïne de ta vie et du roman

Rêveuse d’un esprit qui n’est pas le tien

Elle a prit des amants après un entretien

D’abord un clerc, ensuite un homme galant.

 

 

Toi qui ne rêvais que de l’aimer

Elle t’aurait préféré malin même un truand

Un homme de science, fameux ou un savant

Mais un officier de santé quel goût amer

 

Mais malgré toi, bonhomme à la fin

C’est toi qui as donné support à son ambition

Qui lui as donné confiance sans hésitation

Qu’importent les regards obliques des malins?

 

Toi comme le menuisier celui déjà vieux

Barbu, qui comme toi, la plus belle il a prit

Mais l’histoire, quel rôle, dis-moi dis

Vous a fait jouer à vous, tous les deux

 

Ton créateur tout puissant bien aurait pu

Te libérer des lettres la connaissance

Gardées dans un tiroir; quelle souffrance

Le dernier coup de poignard, le plus aigu.

 

La tendresse m’a envahi mon vieux se soir

Tout c’est passé, soudain comme par hasard

Alors que sous le vent, croisais-je le pont des Arts

Ces épithètes sont pour toi ; ton droit à la gloire.

 

Manuel de Français

 

La Double vie d’Anna Song (Suite imaginée)

La Double vie d’Anna Song (Suite imaginée)

     Prendre un texte d’un auteur consacré. Commencer à lire. Quand on arrive à un point,  à un passage, à un moment approprié : Fermez le livre. Prendre papier et plume. Imaginer la suite et écrire ; un court passage, deux ou trois pages au maximum. Lisez-le. Si le résultat vaut la peine, demandez des excuses à l’auteur. Si ce qu’on a écrit n’est pas bon ; ne le dérangez pas.

Pour lire l’antécédent (un fragment du texte original, clicquez sur la page « Textos Originales ») (sous la photo centrale).

Suite  (imaginée) du fragment extrait du roman : La Double vie d’Anna Song. Minh Tran Huy, 2009)

Et c’est ainsi que j’ai commencé d’aimer Anna avant même de l’avoir vue.

     Ma grand-mère a poussé la porte en fonte de la grille. Malgré son aspect rouillé elle s’est ouverte avec douceur. Un jardin aussi petit que soigné entourait la maison. Dans un coin un figuier le seul arbre absorbait toute la mélancolie des notes qui continuaient à tomber. Dès mon arrivée nous étions déjà deux à les partager. À la fin d’un petit sentier en gravillons et trois marches en marbre délabré, une porte s’est ouverte   sans besoin de sonner. Une mince figure a émergée derrière elle. Sans doute Mme Thi. Elle doutait entre baiser mes joues sans doute rougies par ma pensée (j’avais lu que les vietnamiens avaient tous les dents vertes) et me serrer la main comme l’on fait à un petit homme. En observant avec allégresse la blancheur de son sourire je l’ai libéré de son embarras en lui offrant ma main avec un Bonjour madame.

     Tout a été facile ; les deux vielles dames se sont arrêtées en se prodiguant des civilités. Moi j’ai suivi le couloir vers la musique. Une porte à double battant grand ouverte, donnait sur une salle de généreuses proportions, meublée avec sobriété où se détachait d’une façon éclatante un superbe piano laqué en blanc. Trois grandes fenêtres ne parvenaient pas à inonder la salle du soleil extérieur grâce au tamis des épais rideaux. Une douce pénombre accompagnait la douceur des notes. L’on aurait  dit que le piano jouait tout seul car personne ne s’apercevait au-dessus, mais au-dessous deux petites jambes enfermées dans des collants blancs malgré la saison et les pieds chaussées en noir.

     J’ai fait le tour du piano et assis sur un grand tabouret, une petite blonde dans  une robe bleu pale m’épiait du coin de l’œil sans cesser de jouer. La valse que ses mains dansaient comme des papillons blancs autour des touches blanches et noires me troublait soudain.

     Je n’étais plus devant une fille de mon âge mais d’une fée qui avait le pouvoir d’extraire mon état d’âme et de le traduire grâce aux notes et accordes et d’autres combinaisons incompréhensibles pour moi  en sons qui étaient l’expression même de ma pensée. Pour un garçon réservé, cette extériorisation involontaire me troublait encore une fois.

      ─Veux tu jouer avec moi ?─sa voix interrompit mes méditations.

     ─Mais,…─ mon trouble était évident

     ─Comme tu vois, le tabouret est assez grand pour les deux et le clavier aussi.

     Et c’est ainsi qu’une grande amitié est commencé. Elle perdure encore malgré tout, mais cela c’est une autre histoire.

Dois-je lui présenter mes excuses ?

Manuel de Français

Lundi le 10 février 2013

Bonjour Tristesse

Bonjour Tristesse

      Je ne lis jamais des notes de lecture. Sauf quand j’ai déjà lu le livre. Mais ce sont ce que j’appelle «mes choses>. Je n’invite  personne à suivre mon exemple. Malgré ça si quelqu’un na pas lu le livre de Françoise Sagan, je lui inviterais à ne pas continuer cette lecture. Mais le texte est là. Si quelqu’un ne peut pas offrir résistance a la tentation qu’y plonge.

       Bonjour Tristesse c’est le titre d’un petit roman opéra prima de Françoise Sagan qui a mené une vie absolument bouleversée. Vitesse, littérature et excès, les constants de sa vie. À la fin : maladie, solitude et misère. Décédée en 2004, son unique fils a accepté l’héritage de sa mère consistant en quelques centaines de milliers d’euros de dettes. Maintenant il s’occupe de la restauration de l’image de sa mère. Il doit payer la dette mais il constate que l’unique façon possible c’est de rééditer l’œuvre de sa mère.

     Écrit ou au moins publié en 1954 quand elle n’avait que 19 ans, le roman est divisé en deux parties, chose à mon avis très prétentieuse pour un roman si mince.

      Le titre composé de deux mots : Bonjour et tristesse. Tout indique un hommage au poème de Paul Éluard, mais le premier « Bonjour », pourrait être un tribute à elle-même, aux articles du sud de l’Italie qu’elle avait écrit pour le magasin Elle. Selon le nom de la ville (par exemple Naples) l’article se dénommait « Bonjour Naples».

À peine défigurée

Paul Éluard (1895-1952) 

Adieu tristesse

Bonjour tristesse

Tu es inscrite dans les lignes du plafond

Tu es inscrite dans les yeux que j’aime

Tu n’es pas tout à fait la misère

Car les lèvres les plus pauvres te dénoncent

Par un sourire

Bonjour tristesse

Amour des corps aimables

Puissance de l’amour

Dont l’amabilité surgit

Comme un monstre sans corps

Tête désappointée

Tristesse beau visage

Dire qu’il s’agit de l’histoire d’un triangle ou l’histoire d’une fille gâtée est correct mais c’est aussi une simplification.

Une fille qui dès sa sortie de pensionnat à l’âge de 15 ans partage sa vie avec son père veuf depuis 13 ans. Elle, qui ne sait rien de la vie, c’est en sa compagnie après l’école qu’elle vieilli (comme elle dit) car elle sort le soir avec son père dans une ambiance d’adultes. Même à son père lui arrive de faire des conquêtes car il est un grand séducteur. Ces soirs de conquête le père Raymond dépose sa fille chez eux et accompagne son amie. Il rentre le lendemain au petit matin. Parfois il lui arrive d’installer une amie quelques jours chez eux. Heureusement raisonne-t-elle, Cécile, notre protagoniste et narratrice pas définitivement. Ces velléités-la n’encouragent point Cécile car elle voit que pour son père elles ne sont qu’un chapitre court dans sa biographie et qu’il est toujours pour elle.

L’histoire commence quand elle a 17 ans et ils sont en vacances dans une villa isolée sur la côte de la Méditerranée. Ils sont trois comme toujours : elle, son père et sa dernière accompagnante une fille rousse gaie et sans complications. Dans la villa elle réfléchit sur leur vie un peu légère, sans complications ; ils fréquentent des gens qui d’habitude sont beaux car c’est la beauté ce qu’ils cherchent, malgré s’ils sont peu cultivés. Raymond dit avec orgueil qu’il n’a pas de diplôme mais il a réussit dans la vie et qu’il mène une vie fabuleuse et fastueuse.

Mais il ya dans leur environnement une femme de l’âge de son père qui était amie de sa mère défunte ; une femme encore belle, toujours élégante cultivée, responsable à qui notre héroïne dit qu’elle lui doit ses premières élégances lorsqu’elle récent sortie de pensionnat n’avait point de garde-robe.

Raymond invite Anne, c’est le nom de cette femme. Cécile ne comprend pas cette invitation mais pendant les jours d’attente elle fréquente un certain Cyril, un jeune de 26 en vacances avec sa mère. Elle commence à intimer avec ce jeune garçon ; les premières caresses les premiers baisers.

Anne arrive et Cécile voit comme petit à petit elle devient la maîtresse de la maison et de leur vie malgré la présence de la maitresse de son père. Cécile craint que leur vie si désinvolte, gaie et un peu anarchique deviendra une vie structurée pleine de responsabilités etc. En effet dès son arrivée, elle Anne, s’intéresse à ses études et la fait travailler.

Après une soirée à Cannes où Raymond et Anne s’écartent des autres, c’est Cécile qui conduit l’auto d’Anne et emmène Elsa de retour à la maison.

Le lendemain le nouveau couple annonce leur intention de se marier en automne à Paris. Elsa en pleurs abandonne la maison.

La crainte de Cécile se voit justifiée. Il arrive un moment où même elle lui interdit de visiter Cyril. Cécile voit que son père ne lui appartiendra plus en exclusivité car Anna n’est pas une femme comme les autres que l’on puisse abandonner après une nuit d’amour.

Le jour où Elsa retourne à la maison pour reprendre ses bagages, notre héroïne trace un plan. Elsa doit s’installer chez Cyril et se laisser voir avec le jeune garçon en attitude amoureuse devant son père. Bien que son père est maintenant amoureux d’Anne, il ne pourra pas résister qu’un homme plus jeune lui pique une femme, même une qu’il a laissé tomber. Elle a l’espoir que son père commettra une erreur et qu’Anne s’en apercevra.

À partir de se moment à chaque promenade, à chaque excursion ils rencontrent le couple Elsa-Cyril et l’on voit que Raymond commence à s’inquiéter. Cécile, qui officiellement ne voit plus Cyrile, de temps en temps le rencontre en cachette. Ils font l’amour. Pour Cécile voir Cyril toujours avec Elsa devient aussi dur qu’à Raymond voir Elsa avec ce jeune freluquet.

Mais le plan par malheur s’accomplit. Un jour Raymond croyant Anne absente donne rendez-vous à Elsa dans un petit bois à pins. Seulement une embrassade entre eux, mais cela suffit. Anne a vu la scène. Elle court vers la maison, les yeux pleins de larmes. Elle va prendre sa voiture pour s’en aller. Cécile la rencontre mais ne peut pas l’arrêter. « Attends Anne », crie Cécile, « on a besoin de vous ». « Vous n’avez besoin de personne », c’est la réponse lapidaire d’Anne.

Elle prend sa voiture et s’en va à toute vitesse. La nuit tombée, père et fille sont ensemble, tête à tête. Le téléphone sonne. Il y a eu en accident. Une voiture est sortie de la route. Au volant il y avait une femme. Elle est morte.

Les deux restent inconsolables. Cécile se reproche, se sent coupable. Mais petit à petit ils tournent à leur vie mondaine. Mais ils n’oublieront jamais cette femme extraordinaire. Et à cause de sa mort ils ont découvert un sentiment qui était inconnu pour eux : la tristesse.

Manuel de Français

Correspondance avec Christian Grenier (première partie)

Correspondance avec Christian Grenier

Tous les artistes mais spécialement la trilogie des chanteurs, comédiens de cinéma ou de théâtre et écrivains ont attiré sur les consommateurs de leur production une fascination qui parfois va plus loin de l’admiration pour l’œuvre et devient l’admiration pour l’homme, pour la femme pour le créateur, pour la créatrice. Traditionnellement ils ont reçu pas mal de lettres des admirateurs qui attendaient la faveur d’être répondus. Cela pouvait arriver ou pouvait ne pas arriver.

Les temps changent, des nouvelles technologies deviennent presque domestiques et par cexemple quelconque a la tentation de mener un blog, même les créateurs qui ont d’autres fenêtres d’exposition.

Alors, maintenant un écrivain publie un article dans son cahier cybernétique et pour donner un air  plus dynamique il accepte qu’on y affiche des commentaires. Si le commentaire est respectueux, normalement il se publie et c’est très habituel que l’écrivain par courtoisie répond à son tour aux auteurs, soit d’une façon individuelle, soit d’une façon collective si plusieurs lecteurs ont opiné à propos du même article. Tout ce va et vient se montre d’une façon publique car tout le monde  en a accès. On pourrait dire qu’il s’agît d’une sorte de correspondance plus o moins privé mais avec des témoins.

Malgré cette facilitée  de s’adresser aux créateurs, d’habitude il ne se produit point une avalanche de correspondance, parce que avoir la patience de rédiger un texte le plus correcte possible suppose un effort, dédier quelques minutes et à la fin j’en déduis qu’écrire à un écrivain donne une certaine peur scénique.  Moi j’ai osé même de m’adresser à Mr. Grenier dans une langue qui n’est pas la mienne, maternelle, mais je voudrais l’adopter quand j’aurai de droit. Maintenant j’essaie de ne pas la déchirer avec mes proses qui sentent encore l’espagnol.

Mais qui est ce Christian Grenier ?  Pour la plus part de mes compatriotes et pour quelques français distraits, je donnerai quelques touches de pinceau (sa biographie est dans son site web) :

Écrivain français à la langue française, Paris 1945 … Ses parents étaient comédiens, alors dans ses débuts de vie il a été entouré par le monde du théâtre.  Aux années 60-70 les progrès de la conquête de l’espace lui mènent à découvrir l’astronomie et puis la littérature de science fiction. Professeur à un collège parisien des 1970. En 1972 avec son troisième roman (La Machination), obtient-il  un prix qui est le coup de pistolet d’issue de sa carrière littéraire. Pendant des années partage-t-il l’enseignement avec l’activité littéraire, soit comme écrivain soit en exerçant des métiers   divers chez des éditeurs.

À Paris il écrivait dans un placard et maintenant  depuis 1990 Mr. Grenier écrit dans un grenier dans sa maison au Périgord. Il a abandonné non sans nostalgie définitivement l’enseignement pour se dédier en exclusivité à la littérature. Il a cultivé surtout la Science-fiction, et le roman policier. Parmi ces derniers L’ordinateur (1997) a obtenu un grand succès. Récemment vient-il de publier son livre le plus personnel : L’amour Pirate, un livre autobiographique de ses années d’adolescence.

Moi j’ai eu la chance de sa découverte par un pur hasard lorsque je cherchais sur l’internet des renseignements sur Simenon. Une note de lecture (que je n’ai l’habitude de lire, sauf quand  j’ai déjà lu le livre) sur l’un des Maigret de Simenon, m’a mérité la considération que si un écrivain montre son admiration pour Simenon, c’est la constatation de que son œuvre n’est pas de la sous-littérature mais de la littérature avec majuscules comme j’ai toujours proclamé.

Maintenant je vais montrer non sans pudeur ma correspondance avec Mr. Grenier.

A bas la Culture

Le titre de cet article ne m’appartient pas. Un certain Christian Grenier, écrivain (Auteur de jeunesse selon lui) a publié dans son propre blog un article intitulé ainsi.

Dans le même, il se plaignait que sous le prétexte de ne pas pénaliser les candidats issus de milieux modestes, dans certaines grandes écoles on a supprimé la preuve de culture générale. Mais pour les étrangers sollicitant la nationalité française on leurs demande pour l’origine de la bastille ou les fleuves et montagnes de France. Et comme preuve que la culture a changé il disait que dans les jeux  à la Télé, si vous ne savez qui était Whitney Houston vous passez pour un plouc (*)

(*) Un plouc, c’est l’équivalent espagnol de : « paleto ».

Immédiatement je lui envoyais ma réponse. Là voilà :

Mr. Grenier:
C’est par un pur hasard que j’ai appris votre nom et votre blog. Le coupable : Georges Simenon et son Maigret.
En Espagne ça se produit d’une façon pareille. Sauf que n’ayant le préjugé de la nationalité on considère la Houston comme un vrai personnage de culture, même dans les programmes-concours les plus sérieux de la télé. Le pire c’est que les noms qui occupent des tas d’heures de programmation sont des gens qui ne sont rien du tout. Si une quelconque starlette a un amant et cet amant accepte raconter des intimités plus au moins sordides dans une programme à la mode, devient immédiatement en célébrité. C’est l’homme du moment. Ses maîtresses deviennent-elles aussi en célébrités. À la fin on perd la piste. Qu’est ce qu’a fait celle-ci ou ceci pour occuper l’écran de nos télés ?
À l’école après la transition déjà lointaine de la dictature en démocratie, l’état central a délégué des tas des compétences aux autonomies régionales. Même en matière d’éducation. Les autonomies ont priorisé la connaissance de la géographie et l’histoire locale ou régionale contre l’histoire et la géographie générale de toute l’Espagne. C’est bon et éducatif connaître son territoire et ses ancêtres les plus proches. Mais on a produit une génération ou deux d’espagnols qui ne savaient où placer les principales villes de son pays.
Ce n’est pas une consolation mais un refrain de chez nous dit : « En cualquier lugar cuecen habas ». La traduction littérale c’est : n’importe pas où, on cuit des fèves. C’est partout pareil, crois-je que c’est l’équivalent.
Manuel de Français, le 26 Mars 2012

Et sa réponse :

– et à vous, msalvateur, pour ce clin d’oeil venu d’Espagne où, semble-t-il, la situation n’est pas meilleure qu’en France !

C’est déjà une ( petite) consolation de savoir que nous sommes quelques uns (et qui sait, un grand nombre ! ) à déplorer cet état de fait !

La suite dans un prochain tour.

Manuel de Français

Maigret à table. 2-Maigret se fâche

Maigret à table. 2-Maigret se fâche

Maigret-250-web« Madame Maigret qui écossait des petits pois dans une ombre chaude……. » Une histoire ainsi commencée, présage un contenu fort gastronome. Si l’on avait parié, on aurait perdu. C’est l’un des romains moins gastronomes dans la biographie de Maigret. Une vision superficielle nous donnera l’impression d’une gastronomie vulgaire. Mais les produits les plus simples s’ils sont de qualité deviennent des morceaux de roi. Voyons : le pain, omniprésent dans les tables françaises, mais malheureusement en Espagne on lui a donné le dos, malheureusement aussi il est devenu très souvent un produit de boutique de station de service.

SAUCISSON-2-WEBLe fromage (non précisé dans le roman), mais parmi les français les topiques et typiques Brie et Rochefort, parmi les espagnols, le Manchego et le Cabrales ; le saucisson, je pense au saucisson de Vic ou ibérico de Salamanca, les œufs récent ramenés du poulailler.

Le vin blanc frais, j’évoque un Chablis (très aristocratique pour l’ambiance de notre histoire) ou bien un Rueda, Valladolid (Espagne).

Maigret venait d’être invité chez des grands bourgeois. « »Les mets étaient sans doute de choix, mais l’ancien commissaire n’avait aucun goût pour ces petits plats compliqués aux sauces invariablement constellées d’éclats de truffes ou de queues d’écrevisses. »

Et voilà, c’est toute la sophistication dans cette histoire. Jacques Sacré, auteur d’un livre très sympa dénommé Bon Appétit Commissaire Maigret, nous indique qu’à l’époque de Maigret, pour bien manger en province, il faut y avoir des amis et, mieux, être invité a leurs agapes.

Le lendemain, Maigret est à nouveau invité chez les bourgeois, mais il préfère faire sa « dinette » avec ces produits simples dans une ambiance humble mais bizarrement intime. On assiste peut-être pour la première fois à un Maigret cuisinier ?

À lire absolument, surtout pour la découverte d’un Maigret casanier, mais hors de chez lui. Ne vous attire pas l’histoire ?

Glossaire

TruffesEcrevisseChopine

Vin

Pain

Fromage

Saucisson

Œuf / des œufs

Le blanc

Le jaune

 

TrufasCangrejo de rioCuartillo, media botella de vino (granel)

vino

pan

queso

salchichón

huevo/ huevos

La clara

La yema

 

SAUCISSON-1-WEB

Manuel de Français, le 22 Avril 2012.

À propos de la Sauce Espagnole

À propos de la Sauce Espagnole

puigcorbé-carvalho-webOn m’a questionné d’après mon article de la semaine dernière dont à la fin je mentionnais (fidèle  traduction de M.V. Montalban) qui par bouche de son personnage achevait un  plat de tronc de thon avec une Sauce Espagnole. Et on m’a interrogé, et comment se fait ça, la Sauce Espagnole ?, et qu’est ce que c’est la Sauce Espagnole ?

Selon mon avis, il s’agit d’une plaisanterie de mon admiré Vázquez Montalbán, car d’un réputé gastronome comme lui, paraît-il improbable une erreur.

TRONC-DE-THON-webLa Sauce Espagnole est toujours une sauce de viande, bien que le thon frais soit le poisson en texture et en couleur le plus semblable a une viande.

Pour certains auteurs, la Sauce Espagnole est même le fondement de la cuisine française, malgré son nom : Espagnole.

Le terme Sauce Espagnole appartient déjà à la haute cuisine ; le terme répétais-je,  bien que l’élaboration est « élaborée » mais pas compliquée. On nous parle d’abord de faire un fond brun de veau et un roux blanc. Toute cette explication on ne la va pas donner. Pour les curieux et/ou amateurs il ya des livres de cuisine et plus facilement, sur l’internet on peu trouver comment faire cette alchimie.

Et la raison est bien simple : Cela ne procède pas. Ça ne vaut pas la peine, pour ce plat qu’on baptisait : «  Tronc de Thon à la Carvalho » On arrivait au dernier moment quand le thon déjà cuit in le mit en écart, et avec le jus résultant…………………………

Avec le jus résultant, je suggère très simplement d’ajouter une cuillère de farine tamisée, le récipient évidemment est encore au feu doux, on remue vigoureusement avec une cuillère en bois ; on ajoute un verre de vin blanc et on met au feu vif pendant une minute pour que les vapeurs de l’alcool en fassent  ascension pour faire cadeau aux dieux. Après cette  minute glorieuse on revient au feu doux et en laisse réduire jusqu’à l’obtention de la texture désirée. Bien sure qu’on la peu rectifier avec un brin de thym.

Finalement on couvre les tranches de thon avec la sauce absolument chaude.

TRONC-DE-THON-2-web

Manuel de Français, le 1 Avril 2012.